Mois Année
"Découvrons la Galilée
avec Mozart"
Juillet 2020
Mozart : L'enfant Prodige
[1]
A trois ans, le jeune Wolfgang est attiré par la musique. Souvent il se divertit pendant des heures à la recherche de tierces au clavecin. Dans sa quatrième année son père Léopold commence à lui enseigner au clavecin, par jeu, de petits menuets, études, qu’il apprend en une demi-heure ou une heure et qu’il peut reproduire sans une faute. Outre le clavecin, Wolfgang apprend également le violon sur un petit instrument construit à sa taille.
En d’autres termes, avant d’apprendre à lire, écrire et compter, Mozart sait déchiffrer une partition et la jouer à la perfection. Wolfgang ne va pas, n’ira jamais à l’école. Son père est son unique professeur.
Léopold note le 26 janvier 1761 « ce menuet et ce trio ont été appris par Wolfgang en une demi-heure, un jour avant sa cinquième année à neuf heures et demi du soir. »
En janvier 1762, Léopold transcrit sur un cahier de Marianne la première œuvre de Wolfgang : le menuet K2 et dans les mois qui suivent se succèdent un allegro pour clavecin et deux autres menuets. A l’âge de 8 ans il aura déjà composé près d’une trentaine d’œuvres (sonates, menuets, deux symphonies). Le 17 mai 1767, alors âgé de 11 ans, il représente à Salzbourg son premier opéra : Apollo et Hyacinthus et dans l’année il composera ses quatre premiers concertos pour clavecin (en deux mois).[2]
Enfant Mozart a le désir d’apprendre tout ce qu’il voit et montre beaucoup de dispositions pour le dessin et le calcul mais il était trop absorbé par la musique pour manifester ses talents en toute autre branche. Néanmoins quand il apprend à compter, il couvre tout : chaises, tables, murs, parquet de chiffres tracés à la craie.
Enfant prodige, Wolfgang, court avec son père et sa sœur, les Cours Européennes de 1763 à 1766 : Allemagne, Belgique, France, Angleterre et Pays-Bas. Il se produit dans les salons où il s’adonne à des concours d’improvisation, de virtuosité, donne également des concerts publics « Wolfgang demande à quelqu’un de mettre par écrit un menuet ou n’importe quoi d’autre, et lui, tout de suite, sans toucher au clavecin, le voici qui écrit la basse sur cette musique, et même encore, si l’on veut, une seconde partie de chant pour le violon… Il sait même transposer à première vue les airs, en les accompagnant.
Partout on met devant lui des pièces qu’il déchiffre à vue… »[3]
Mozart est également doté d’une mémoire extraordinaire. Chacun connait l’anecdote reprise dans plusieurs lettres dont celle de son père le 14 avril 1770 (Mozart a 14 ans) : « Tu as peut-être entendu parler du Miserere de Rome[4], tellement célèbre et qui est estimé à un tel prix qu’il est expressément défendu, sous peine d’excommunication aux musiciens de la chapelle (Sixtine) d’en sortir une partition hors de la chapelle, de le copier ou de le communiquer à qui que ce soit. Or nous le possédons déjà. Wolfgang l’a déjà écrit… » (le soir même de son audition).
[1] D’après les notes de Léopold Mozart et de Marianne Mozart (sœur aînée de Wolfgang, dite Nannerl) reprises de la bibliographie de Mozart par Jean et Brigitte Massin.
[2] Il s’agit en réalité d’arrangements en concertos pour clavecin d’œuvres d’autres auteurs, pratique courante à l’époque.
[3] Léopold Mozart Paris 1er-3 février 1764
[4] Miserere d’Allegri